Eberhard & Co.

Découvrez l’histoire de cette marque…

La maison Eberhard & Co est fondée par Georges-Émile Eberhard en 1887. Issu d’une famille bernoise importante dans l’histoire de l’horlogerie suisse, il n’a que vingt-deux ans et s’établit à La Chaux-de-Fonds, au cœur du Jura suisse.

EBERHARD : siège de la manufacture inauguré en 1907.

La société commence rapidement à produire des montres et se forger une réputation dans le domaine garde-temps techniques et des complications. Le premier chronographe de poignet est lancé en 1919 et inaugure une spécialité qui perdure aujourd’hui.

Lorsque George fils et Maurice Eberhard succèdent au fondateur, la manufacture poursuit son développement et aligne plusieurs innovations intéressantes. Citons notamment le premier chronographe à mouvement perpétuel (1930), le chronographe à double impulsion (1935), qui préfigure la fonction flyback (retour-en-vol), ou encore le premier chronographe de poignet avec compteur horaire (1938). En 1939, c’est un chronographe à retour-en-vol permettant le double chronométrage (split second) qui fait sensation. À cette époque, les chronographes Eberhard équipent les officiers de la Marine royale italienne (accord conclu en 1929). L’Italie restera d’ailleurs le pays où la marque connaîtra la plus grande renommée.

EBERHARD chronographe « Split second », circa 1940.

Après la guerre, la production se diversifie avec le lancement d’un premier modèle dame et, à la fin des années 1950, le premier de la gamme Extra-Fort, un bijou d’horlogerie et doté d’un système de remise à zéro de l’aiguille des secondes au moyen d’une pièce coulissante, un système préfiguré en 1935.

Le chronographe Extra-Fort
EBERHARD Extra-Fort.

Le chronographe Extra-Fort reste l’un des modèles les plus illustres de la marque Eberhard, et cela en raison de son mouvement unique. L’engin prend l’apparence d’un classique chronographe à double poussoir sauf que, en réalité, le bouton du bas ne se pousse pas, il se glisse ! Le calibre 14.000 est en fait celui d’un chronographe mono-poussoir — où les fonctions marche, arrêt et remise à zéro du chronographe sont concentrées sur le même bouton. Et le « glissoir » alors ? Eh bien, il peut occuper deux positions permettant de stopper et reprendre la course du chronographe.

EBERHARD Scientigraf et Scafograf : gamme complète.

Eberhard retrouve également ses racines en relançant des modèles techniques ou professionnels tels que la Scientigraf (réf. 11538), qui fait écho aux montres antimagnétiques telles que les Rolex Explorer et Milgauss ainsi que l’Omega Railmaster. Cette période faste voit aussi l’apparition de la première Eberhard de plongée, la Scafograf 100 (réf. 11535), qui vient sur le terrain des Rolex Submariner, Blancpain Fifty Fathoms ou Omega Seamaster 300.

Voir aussi : Eberhard Scafograf 200 réf. 11536 et la saga des Scafograf

Apparaît aussi, au début des années 1960, le Contograf (réf. 31501), un magnifique chronographe sportif dans la veine des Heuer Autavia réf. 3646. Notons, à son sujet, que le Contograf avait été précédé, en 1957, du Contodat, modèle à retenir comme étant le premier chronographe à proposer l’affichage de la date.

Incapable de se remettre de la perte accidentelle de sa fille Danielle et de son gendre André Montandon, Maurice Eberhard vend en 1962 la manufacture dont il était devenu l’unique propriétaire en 1942. C’est précisément André Montandon qui aurait dû reprendre les rênes en 1963, à la retraite de son beau-père.

L’entrepreneur italien Palmiro Monti prend pied dans l’entreprise et, appuyé par un groupe d’investisseurs, rachète la société à la famille Eberhard à la fin des années 1960 et maintient la marque indépendante sur le créneau de l’horlogerie mécanique. « Jusque-là, il s’était essentiellement occupé, pour les Eberhard, de distribuer les produits de la marque en Italie. Où elle bénéficie aujourd’hui d’une belle renommée », raconte Raffaella Guerra, qui s’emploie à la publication d’une monographie.

En pleine course à la précision, la marque propose en 1968 un calibre à haute fréquence (36 000 A/h) qui figure parmi les plus précis au monde. Lors de la décennie suivante, Eberhard parvient à traverser la « crise du quartz » sans trop de dommages. Eberhard figure même parmi les pionniers du renouveau des chronographes mécaniques, dès 1982.

Aujourd’hui, toujours indépendante et fidèle à son ADN, la maison Eberhard continue à produire des chronographes haut de gamme, innovants comme le Chrono 4 et ses quatre sous-compteurs, classiques et sportifs comme le Champion V, voire carrément inspirés des modèles vintage comme le Nuvolari et le Contograf, ainsi que des plongeuses comme moderne réinterprétation de la Scafograf. C’est Barbara Monti, la fille de Palmiro, qui dirige la société avec un respect avéré de l’héritage de la marque dont la plus spectaculaire manifestation est la réintégration, le 5 novembre 2018, du siège historique de la manufacture, la fameuse Maison de l’Aigle, bâtiment emblématique de l’avenue Léopold-Robert à La Chaux-de-Fonds, qui avait été inauguré en 1907.

Brève histoire de la marque En vidéo [en]
Références

11 commentaires sur « Eberhard & Co. »

  1. Toujours autant de plaisir a vous lire,et nous faire découvrir de très belles marques ,merci .
    Je suis un peu déçu par leur collection actuelle qui à mon humble avis est en deçà de leur prestigieux héritage

    Aimé par 1 personne

    1. Merci François !
      Rares sont aujourd’hui les maisons d’horlogerie qui tiennent la comparaison avec leur héritage, du moins du point de vue de l’amateur de montres anciennes… Je trouve personnellement que, dans le genre, Eberhard ne s’en sort pas trop mal, en restant assez accessible et indépendant des grands groupes. 😉

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