Eberhard Scafograf 300 « Transition » (réf. 11706)

Nous sommes autour de 1963 et, désormais certifiée étanche à 300 mètres, la plongeuse prend logiquement l’appellation Scafograf 300. sous la référence 11706, elle connaît à cette occasion une autre évolution : l’intégration de la fonction date.

Démocratisée jusque sur les moindres skindivers dès la première moitié des années 1960, la fonction date fait encore paradoxalement défaut aux montres de plongée haut de gamme : ni Rolex ni Omega, en particulier, ne la proposeront avant 1967 (Submariner réf. 1680 et Seamaster 300 réf. 166.024). En 1963, avec la ref. 11706, Eberhard rejoint ses concurrents prestigieux en atteignant la jauge de 300 mètres et prend donc une « longueur d’avance » en ouvrant ce guichet.

Boîtier : continuité absolue

Alors que la réf. 11545 avait inauguré le boîtier à anses lyres produit par Huguenin Frères, la 11706 conserve cette configuration, sans en changer un iota. Celui-ci, par son design enveloppant, confère à l’engin une remarquable présence sur le poignet et cela avec des dimensions très contemporaines puisque le diamètre de la carrure (hors couronne) atteint 42,5 mm.

DIMENSIONS

LHC : 42,5 mm (41 mm à la lunette).
LCC : 43 mm.
LHT : 47,4 mm.
EC : 19 mm.
EHT : 13,5 mm.

La lunette, son insert gradué et la fine couronne sont conservés tels que décrits pour sa devancière.

Fond de boîte

La gravure de la face externe du fond de boîte n’appelle pas de commentaire particulier. Tout juste notera-t-on que, sans surprise, les mentions 200 M. et 660 FT sont remplacées par 300 M. et 990 FT… Côté intérieur, il est intéressant, en revanche, de souligner que si tous les fonds portent la signature Eberhard, la mention MODELE DEPOSE et la référence, tous ne sont pas estampillés du logo Huguenin Frères (ci-dessous, à droite).

Cadrans : ouverture du guichet

De facto, le cadran doit s’adapter à l’apparition du guichet de date à trois heures. A cette occasion, les cadrans « plats » disparaissent et seuls demeurent les cadrans emboutis (ci-dessous, à gauche) et à index rapportés (ci-dessous, au centre).

Par ailleurs, nous sommes encore au début des années 1960 et la matière assurant la luminescence est encore le radium mais les exemplaires les plus tardifs portent (ci-dessus, à droite) un T discret, un peu avant cinq heures, témoignant de l’usage du tritium — qui remplace le radium dans toute la production horlogère à partir de 1963-1964.

Quant au guichet à trois heures, de forme trapézoïdale, il laisse apparaître la date en noir (chiffres impairs) ou en rouge (chiffres pairs).

Mouvement d’origine Ebel

En proposant désormais cette fonction date, Eberhard doit aussi abandonner le calibre 11500 dérivé d’un Felsa et opte pour un mouvement issu de la manufacture Ebel : le calibre 214. Ce mouvement, assez peu répandu, est le fruit d’une coproduction qui engageait aussi Girard-Perregaux (calibre 32), Zodiac, Doxa et quelques autres, sur la base d’un mouvement A. Schild à remontage manuel, le calibre 1887, auquel un module automatique a été greffé.

Sur les Eberhard Scafograf, on le trouvera sous la référence 260-13 et des dérivés.

La mystérieuse référence 126011

On ne saurait clore cet article sans faire une courte allusion à la réf. 126011. Le seul exemplaire rencontré porte les mêmes caractéristiques que la réf. 11706 à deux exceptions. La première est le numéro de référence tamponné sur la face intérieure du fond de boîte ; la seconde est la présence d’un cadran et d’aiguilles qui, au vu des photos présentées, ne sont pas dorés. On notera enfin la présence du T pour tritium. S’agirait-il d’une sorte de prototype ?

Ami lecteur, si vous avez des informations à propos de cette mystérieuse référence, elles seront chaleureusement accueillies 😉

En conclusion…

La Scafograf 300 réf. 11545 apparaît, en définitive, comme une version de transition : sur la base stylistique établie à l’origine de la généalogie, elle cède rapidement la place à une nouvelle référence, la 26013, dotée notamment d’un cadran redessiné et d’une nouvelle combinaison d’aiguilles. En cela, son remplacement ne clôt pas seulement un chapitre de cette saga : il fait passer de l’époque des plongeuses dites « primitives » à celle des « modernes »…


Références

3 commentaires sur « Eberhard Scafograf 300 « Transition » (réf. 11706) »

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