Trois montres de pilotes, trois époques… et une forme de filiation entre chacune. Revue rapide de la Titus Fliegeruhr Aero, de l’Hanhart cal. 40 et de la Vixa Type 20.
Titus Aero
La première, à gauche, est une Titus Aero. Il s’agit d’un exemple, parmi bien d’autres, de Fliegeruhr utilisée par les pilotes « amateurs » allemands dans les années 1930. Beaucoup d’entre elles sont conçues sur le même format : un boîtier nickelé d’environ 39 mm de diamètre, un fond vissé ou clippé, deux anses fixes permettant de passer le bracelet, une couronne volumineuse et une lunette mobile cannelée munie d’un petit bec servant de repère. En général, ces montres avaient aussi en commun de disposer d’un verre minéral biseauté très épais. Cette forme particulière permettait à l’utilisateur de facilement déplacer le repère sans ôter ses gants, en pressant sur le verre et pivotant l’intérieur de sa paume.
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À cette époque, l’aviation allemande évoluait dans le cadre très restrictif du traité de Versailles. Celui-ci avait imposé un désarmement quasi total et l’interdiction de reconstituer une aviation de guerre. Professionnels et amateurs passionnés, militaires et civils, d’abord ont œuvré officieusement voire clandestinement, jusqu’à ce que les sanctions s’allègent et que, ensuite, Hitler s’en affranchisse et mette sur pied la redoutable Luftwaffe.
Hanhart cal. 40
La deuxième, au milieu, est un Hanhart, cal. 40. Cet exemplaire, qui avait fait l’objet d’une revue sur ce blog, est typique des différents modèles de chronographes qui ont équipé les pilotes de la Luftwaffe et de la Kriegsmarine à partir de la fin des années 1930, sur une nouvelle base de cahier des charges. Du même diamètre de 39 mm à anses fixes et doté lui aussi d’une lunette cannelée avec un repère (une encoche originellement peinte en rouge), il ajoute une fonction chronographe à un seul poussoir chargé du lancement, de l’arrêt et de la remise à zéro.
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Chronographe Hanhart cal. 40
Vixa type 20
Le troisième, à droite, est une Vixa Type 20. Si les deux premiers sont tout ce qu’il y a de plus allemands, celui-ci ne l’est que de « naissance ». Il s’agit en effet à l’origine d’un chronographe Hanhart réf. 417 récupéré par les Français au titre des réparations de guerre et confié aux aviateurs de l’armée de l’Air. Cet exemplaire, entré en service en 1954, ne l’a quitté que dans les années 1980 comme en témoigne la dernière date de « fin de garantie » (suite aux révisions effectuées par les horlogers de l’armée) gravée sur son fond de boîte…

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Conclusion
Entre l’apparition des premières Fliegeruhren et la décommission des derniers chonographes Vixa Type 20, plus de cinquante années sont passées. Traversant l’histoire mouvementée du milieu du XXe siècle et la frontière des deux grandes puissances de l’Europe continentale, ces trois montres illustrent trois moments de l’évolution du chronographe d’aviateur…