Titus Calypsomatic 3552 : la « der des der »

La der des der… cette référence rompt étrangement le fil de la chronologie en étant à la fois la plus tardive tout en étant évocatrice des modèles plus anciens, le tout avec un subtile parfum d’Orient…

Nous sommes dans les années 1970, sans doute même dans leur deuxième moitié. La maison Solvil & Titus est déjà sur le déclin. Paul-Bernard Vogel, qui fut l’artisan de son développement après-guerre, est mort en 1972 et l’entreprise est bientôt démantelée. Les activités déjà localisées à Hongkong sont reprises avec quelques actifs, dont des stocks anciens de pièces. C’est en partie sur ces stocks qu’est produite la Calypsomatic 3552.

En savoir plus sur la marque Solvil & Titus

La Calypsomatic 3552 est réputée comme la dernière série mais quand on la regarde, elle donne plutôt l’impression d’un saut dans le passé… Difficile, au premier coup d’œil, de ne pas la confondre avec la référence 7085, dont elle semble bien partager le boîtier.

Le mouvement est un ETA 2472 à 25 rubis, quand bien même le cadran en indique 21 — phénomène récurrent sur les Titus Calypsomatic. John Barron, qui reste l’un des meilleurs connaisseurs du sujet, a cependant relevé plusieurs caractéristiques propres à cette version. Le boîtier, d’abord, semble avoir la carrure de la 7085 mais se distingue per des cornes pleines, alors qu’elles sont percées chez sa devancière.

TITUS Calypsomatic, réf. 5913 II, 7085 et 3552 (de g. à d.).
TITUS Calypsomatic, réf. 5913 II, 7085 et 3552 (de g. à d.).

Ensuite, le cadran : systématiquement « silver gilt », il me semble identique à celui de la 5913 II (grand logo) mais John note que la matière lumineuse présente sur les index et les aiguilles est plus verdâtre que sur les références précédentes. Peut-être la même que celle que l’on trouve sur les 8940 ?

TITUS Calypsomatic réf. 3552.
TITUS Calypsomatic réf. 3552.

La date est de type roulette (rouge/bleu). S’agissant du repère lumineux à douze heures sur la lunette, John a rencontré aussi bien des versions triangle que des versions à point. La couronne, quant à elle, rappelle celle de la 5913 II mais serait en réalité spécifique.

John observe enfin que ce modèle partage bien des éléments avec l’Orient Skin Diver, tels que le boîtier et le fond de cadran (jusqu’à la qualité d’impression et la couleur de la matière lumineuse), ce qui accréditerait à la fois l’hypothèse d’une production tardive et celle d’une origine asiatique.

Dernier indice : le bracelet d’origine, en acier, adopte des maillons en « H » très caractéristiques des productions japonaises de l’époque (voir les plongeuses Citizen par exemple).

Bref, voilà celle qui marque un point final à la carrière d’un modèle lancé quinze ans plus tôt. Par un curieux caprice du destin, elle offre finalement une sorte de synthèse de plusieurs générations de Calypsomatic, laissant la 8940, mal-aimée, entre parenthèses. Heureusement, grâce à quelques collectionneurs passionnés (ou un peu mabouls ?), la grande famille des Calypsomatic ressort progressivement du fond de l’oubli et commence à rencontrer le succès qu’elle mérite.

Références

5 commentaires sur « Titus Calypsomatic 3552 : la « der des der » »

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