Jan m’a proposé de vous faire découvrir un échantillon de ses bracelets en cuir de porc sauvage. Vous allez voir qu’ils sont parfaits pour des montres vintage, a fortiori pour qui tient à rester fidèle à l’esprit et aux matériaux utilisés à l’époque.

C’est en 2017 que j’ai commencé à échanger avec Jan, alors que je cherchais des bracelets en cuir sur Etsy. J’en avais acheté plusieurs, dont quelques-uns dans un magnifique cuir Horween, comme celui monté sur cette Rotary :

Nous sommes restés en contact, de loin en loin, par réseaux sociaux interposés. J’ai vu son offre de bracelets se développer, ainsi que son audience parmi les collectionneurs, avec quelques principes essentiels qu’il n’a pas perdus en cours de route.

D’abord, Jan met un soin particulier au choix de ses cuirs. Celui-ci assure aux bracelets à la fois le confort parfait qu’octroient des peaux bien souples, le complexe raffinement qui sont le propre des belles matières mais aussi, dans le temps, cette belle patine qui transforme peu à peu un simple objet en précipité des moments qu’on a vécus avec lui. Comme les bons vins, les beaux cuirs embellissent et c’est pour cela qu’on aime tant les uns (avec modération) et les autres…

Ensuite, il réalise ses bracelets 100 % à la main, ce qui confère à chaque pièce un caractère unique et cette minuscule dose d’aléa qui la rend plus humaine. J’y tiens particulièrement car ces parfaites imperfections du travail artisanal épousent à merveille celles des montres qui portent les stigmates d’une vie bien remplie.

En mai dernier, Jan me recontacte afin de me faire essayer une nouvelle gamme de bracelets réalisés en peau de porc sauvage. J’accepte avec joie de jouer le cobaye et, quelques semaines plus tard, arrive une petite boîte oblongue dans laquelle, bien emballés, se trouvent trois bracelets :

Coutures écru, doublure pour le brun et le noir, et toujours ce grain inimitable de la peau de porc… Je m’empresse de les monter sur trois montres complémentaires : un chronographe Type 20 des années 1960, une montre de plongée Richard à boîtier EPSA de 1960 et une récente réédition de Nivada Grenchen CASD.

Certains diront encore que mettre un bracelet en cuir sur une montre de plongée relève de l’hérésie et ils auront un peu raison : si l’homme s’est donné le mal de dompter le caoutchouc, le silicone, l’acier et toutes sortes d’autres substances pour équiper les montres de ses semblables avec des bracelets adaptés aux activités sous-marines, ce n’est pas pour affubler ces dernières de liens en cuir totalement inadaptés à leur usage. D’autres trouveront que le cuir malgré tout sa place autour d’une plongeuse et ils auront tout autant raison : d’abord parce que les montres de plongée vénérables dont nous parlons ne risquent plus l’immersion autrement que par accident et qu’elles ont dont été de facto relevées de leurs fonctions initiales, et ensuite parce que le cuir, pour les raisons données plus haut, s’accordent tellement bien avec des montres « tannées » par les décennies de loyaux services… Qu’on en juge :

Sur la Richard Compressor, la simplicité et la finesse du modèle en cuir gold prolonge parfaitement une montre à l’épaisseur très contenue et à la brutale beauté/

Sur le Type 20, les coutures, l’extrémité arrondie et la teinte brune s’avèrent très proches, dans l’esprit, des bracelets dont ces chronographes militaires étaient dotés à l’origine. On a l’impression qu’il a toujours été « marié » avec elle…

Au-delà de la peau de porc, Jan propose de multiples variantes de cuirs, de formes et de couleurs et peut, bien entendu, travailler sur mesure. N’hésitez pas à aller visiter son site pour en voir plus. Rendez-vous sur Watchstrapsheaven.com.

NB : Les trois bracelets en peau de porc ont été gracieusement offerts par Jan.