Fondée par notre ami Xavier Broise, la marque bretonne Avel & Men conçoit et distribue des bracelets de montres et autres accessoires qui associent le monde horloger à l’univers nautique.

Sans grande surprise, ce sont les montres qui m’ont donné l’occasion de faire la connaissance de Xavier Broise. Lorsque nos chemins horlogers se sont croisés, j’ai découvert un collectionneur aux goûts à la fois vintage et éclectiques, mais aussi un enthousiasme et une manière d’aborder la chose avant tout « pour le plaisir » qui m’ont plu immédiatement. Depuis cette première rencontre, nous nous retrouvons occasionnellement, le temps d’un café matinal et, parfois, d’une amicale transaction…

Mais Xavier n’est pas seulement un collectionneur de montres ; il est aussi un entrepreneur et, surtout, un Breton amoureux de la mer (plénoasme ?) sur laquelle il navigue chaque fois qu’il en trouve le temps. Avec sa sœur Agnès, il a fondé en 2016 la marque Avel & Men (le vent et la roche en breton), spécialisée dans les accessoires horlogers : marmottes, étuis en cuir, bracelets… avec une identité bien particulière, inspirée de l’univers nautique. Au programme, des matériaux évocateurs — tels que du bout utilisé pour fermer les marmottes, de la toile de voile et de la toile imperméable Cordura — ainsi que des motifs rappelant les cartes marines, imprimés sur les doublures des marmottes et des pochettes de voyage.

Voilà quelques années que j’éprouve la qualité de la marmotte Cannes. Confortable pour les montres et pour leur propriétaire grâce à sa souplesse et à ses poches larges et profondes, solide et très bien finie, elle m’accompagne toujours en vacances ou lors des rencontres entre collectionneurs.

J’ai eu, plus tard, l’occasion d’associer un bracelet en cuir Douarnenez cognac à un chronographe Type 20 et il y est resté : le grain du cuir m’a paru bien répondre à la vocation utilitaire de cette montre tandis que la couture tricolore adresse un discret clin d’œil patriotique en écho à l’origine française et militaire des chronographes Type 20. (On s’amuse comme on peut, vous savez…)

Depuis quelques jours, je teste également deux bracelets en Seaqual, cette toile de polyester intégralement recyclé, tissée à partir de déchets des océans. Le noir est allé sur mon Explorer, une montre à qui tout va, certes, mais qui trouve là, un brin encanaillée, une touche de sportivité sans être galvaudée.. Le vintage green, lui, s’est très naturellement accordé avec la patine d’une autre montre de plongée : l’Omega Seamaster 300 ref. 165.024, à laquelle il donne un coup de jeune tout demeurant respectueux de ses presque soixante ans.

À l’usage, je vais vous dire deux choses à propos de ces deux bracelets parfaitement waterproof. La première, c’est que la qualité de finition, décidément au rendez-vous chez Avel & Men, est à la hauteur d’une certaine idée du made in France que peuvent partager des amateurs exigeants. La seconde, c’est que ce matériau, à toute épreuve et résolument associé à la mer, est notamment un parfait compagnon pour les montres de plongée, qu’elles soient contemporaines ou anciennes, lorsqu’on les emmène en vadrouillle le temps d’un week-end ou en vacances « nautiques ». En effet, à condition d’exclure les bracelets acier, il résout le dilemme qui taraude ceux qui recherchent des bracelets plus habillés que les inévitables Tropic et rubber et considèrent en même temps comme un sacrilège de les associer à un cuir qui, au demeurant, s’abîmera au contact de l’eau. Le Cordura et le Seaqual, matières techniques, sont aussi d’aspect sobre et flatteur et donc d’une extrême polyvalence.

Moi qui, en pareille circonstance, ne jurais que par un Tropic ou un G10, je découvre ici qu’on peut aller faire plouf l’après-midi et dîner en ville le soir sans rien changer au poignet. Mieux vaut tard que jamais…