Renaissance d’une ZRC Série 1

Après un bref teasing et avec une joie et une fierté palpables, Matthieu alias @mattsworldwatch a dévoilé il y a quelques jours le résultat de trois années de recherche, de patience et d’obstination une ZRC Série 1 de source sûre et magnifiquement remise en état. Une belle histoire de passion que nous rêverions tous de vivre.

Habiter aux abords du lac d’Annecy ne procure pas seulement le bénéfice d’un panorama exceptionnel. Cela offre aussi l’opportunité de vivre là où, sous l’impulsion de MM. Zuccolo et Rochet, a débuté une des plus intéressantes aventures horlogères françaises : celle de ZRC. Matthieu, connu sous le pseudonyme @mattsworldwatch, a cette double chance et y fait honneur. Collectionneur réputé, il a réuni au fil des ans des pièces exceptionnelles, tout spécialement dans le registre des montres de plongée dites « primitives », c’est-à-dire celles qui, de 1953-1954 au début des années 1960, ont défini un ensemble de bases techniques et fonctionnelles de la montre de plongée professionnelle qui sont encore en vigueur aujourd’hui.

Partageant la même appétence — pour ne pas dire le même appétit — pour ces montres de légende, nous avons fréquemment utilisé les superbes clichés dont il partage régulièrement la plupart sur Instagram pour illustrer nos articles. De la Longines Nautilus à l’Eberhard Scafograf 200 « big crown » en passant par les Blancpain Fifty Fathoms et Breitling Super Ocean, c’est un vrai Hall of Fame

Mais revenons à ZRC.


Il y a quelques jours, Matthieu a diffusé les images d’une Série 1 à la patine sublime. En d’autres termes, un exemplaire exceptionnel d’un modèle rarissime. Et si l’engin mérite en soi d’être largement montré, l’histoire de sa renaissance a, elle aussi, un véritable intérêt car elle illustre, sous bien des aspects, à quels merveilleux résultats peut mener cette passion que nous partageons pour les montres anciennes.

« L’histoire a commencé il y a trois ans, lorsque j’ai rencontré un vieux plongeur qui s’est avéré être le fils de feu l’horloger de la maison ZRC », raconte Matthieu. Marque de bracelets établie à Annecy, ZRC a développé, à partir du début des années 1960, des montres de plongées dont nous avons longuement parlé sur ce site.

Une montre qui charrie une bonne dose d’histoire horlogère et militaire

La Série 1, développée et améliorée en collaboration avec un horloger de la Marine nationale, a donné lieu à une version dotée d’une grande couronne vissée et d’une aiguille trotteuse type « lollipop » permettant de contrôler le bon fonctionnement de la montre.

ZRC Grands-Fonds 300 m Série 1, circa 1963.

Déployant des trésors de conviction auprès de son ami, Matthieu est parvenu à lui racheter cinq montres, dont une Série 1 dans cette seconde exécution. « Celle-ci est une vraie toolwatch et a eu une vie difficile, observe-t-il. Quand je l’ai vue, j’ai pensé qu’elle pouvait être sauvée et j’ai identifié le potentiel, mais comme vous pouvez le voir sur la dernière photo, la montre avait de mauvaises aiguilles, le plexi était en mauvais état et il manquait les rivets au dos… mais le mouvement fonctionnait !« 

« J’ai donc cherché des aiguilles magnum uniques et même acheté trois jeux différents avant de trouver les bonnes couleurs de radium en accord avec les index, puis dû trouver le bon horloger disposant des pièces et des compétences pour la remettre en état. C’est @le_temps_mecanique qui m’a beaucoup aidé dans ce projet et que je remercie ! »

Restaurée dans toute sa splendeur, avec un cadran tropical qui n’est pas pour rien dans le charme irrésistible qu’elle dégage, la montre s’est même vue dotée du bracelet Sizoflex d’origine (brevet ZRC de bracelet à lames) mais Matthieu lui a préféré, pour poser ce petit bijou à la taille contenue et aux 17 mm d’entrecornes sur son poignet de rugbyman, un bracelet taillé sur mesure par le talentueux italien @torrestraps. Même si certains puristes pourront s’émouvoir de trouver une montre de plongée sur un bracelet en cuir, avouons que le résultat est sensationnel…

Matthieu rejoint ainsi le club très fermé des détenteurs de ce rare modèle, parmi lesquels nos amis @theknifewatchguy, @lucchese.watches, @cox.57_ ou encore @8ball_watch

Collectionner les montres de ce type est une passion exigeante. Elle demande du temps, de la patience, quelques moyens financiers et ce mélange de petit grain de folie, d’exigence, de nostalgie et d’esthétisme qui pousse à préférer ces fragiles et coûteux objets à une très fonctionnelle montre à quartz. Collectionner les montres de ce type, c’est connaître l’excitation à l’approche d’une pièce convoitée, la joie du partage de considérations obscures entre pensionnaires du même asile d’aliénés… et c’est aussi parfois assumer des moments douloureux lorsque des montres chéries s’en vont, de gré ou de force. Matthieu a connu de tels moments, comme d’autres et sans doute plus que d’autres. Mais, à l’évidence, il en fallait plus pour calmer sa fièvre et c’est tant mieux… La preuve !

5 commentaires sur « Renaissance d’une ZRC Série 1 »

  1. J’espère que tu la ramèneras lors de ton passage sur Brest, Matt…
    Mais tu peux aussi ramener toutes les « primitives » de la collection !

    J’aime

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