Aiguilles bleuies…

Certaines montres, notamment d’avant-guerre, ont des aiguilles présentant de magnifiques reflets bleu de jais. On les dit bleuies. Mais à comment obtient-on cet aspect et à quoi sert ce traitement ?

On trouve fréquemment ces fascinants reflets sur les montres d’avant-guerre, plus rarement ensuite. Ces aiguilles étaient bleuies à la flamme pour des raisons utilitaires : ce traitement, assez technique, contribuait tout simplement à réduire la sensibilité du métal à la corrosion.

L’opération se fait en deux temps : l’acier est une première fois chauffé au rouge puis trempé pour améliorer sa résistance (suivant un procédé connu depuis la nuit des temps par les armuriers et couteliers), puis chauffé à nouveau (on appelle cela un “revenu”) en faisant très attention à la température et au temps de chauffage pour obtenir le meilleur résultat esthétique car, selon les paramètres, les couleurs obtenues vont du jaune paille (à 270°) au violet (à 315°). En refroidissant le fer crée, au contact de l’air, une couche de calamine qui est sa protection naturelle contre l’oxydation.

Aujourd’hui, alors qu’existent bien d’autres moyens plus performants de traiter l’acier, le bleuissement n’a d’ailleurs plus d’autre vocation qu’esthétique et il n’est plus réalisé à l’ancienne que dans quelques maisons particulièrement prestigieuses. Chez Bréguet, par exemple, les aiguilles sont toujours bleuies à la flamme, suivant une pratique très ancienne. Pour la petite histoire, rapportée sur le FAM, une des “bleuisseuses” d’aiguilles de la manufacture horlogère au XVIIIe siècle n’était autre que la sœur de Charlotte Corday, restée dans l’histoire pour avoir assassiné le citoyen Marat dans son bain…

3 commentaires sur « Aiguilles bleuies… »

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