Au programme : un boîtier étanche qui fait un peu penser aux « Sous-Marine 300 mètres », une jolie lunette mobile un peu passée et un cadran de chronographe de régate. Ça change des Yema Yachtingraf et c’est, accessoirement, beaucoup plus rare…
Dugena, vous connaissez ? C’est la contraction de Deutsche Uhrmacher-Genossenschaft Alpina. Issue de l’Union horlogère suisse, Dugena naît à Eisenach (Allemagne) de la fusion avec Glashütten Alpina sous forme de coopérative, en 1917. Établie à Berlin en 1927 avant de déménager à Darmstadt en 1948, cette marque allemande est surtout identifiée par les collectionneurs pour la production de chronographes de qualité assemblés à partir de pièces génériques dans les années 1970.
Après être longtemps passé à côté de ces chronos sans m’attarder, j’ai littéralement craqué pour celui qui fait l’objet de cette revue car il réunit des caractéristiques qui, je trouve, le rendent irrésistible.
Le boîtier, d’abord, est un boîtier générique 20 ATM que l’on retrouve dans d’autres marques (voir plus loin), généralement avec une finition brossée, mais Dugena a retenu une finition polie du meilleur effet. La forme tonneau, difficile incontournable dans les années 1970, est ici traitée avec douceur et sans céder à la course au volume.
À vrai dire, il fait un peu penser, en plus trapu et sans en partager les qualités d’étanchéité, à l’excellent boîtier « Sous-Marine 300 mètres » que l’on rencontre sur un certain nombre de modèles des années 1970 comme ces deux-là :
Avec un diamètre hors couronne de 38 mm et une longueur de 45 mm, elle occupe bien le poignet sans déborder de tous les côtés ni peser un âne mort au bout du bras. Idéal.
LHC : 38 mm. LCC : nd. LHT : 45 mm. EC : 20 mm. EHT : nd.
Sur ce modèle, le verre plexi présente un profil épais et très spécifique : un cran permet à la partie supérieure du verre de mordre légèrement sur la lunette (voir ici une discussion à ce sujet) :
Cette disposition particulière permet d’améliorer la qualité perçue et l’ouverture du cadran ; elle évite également l’encrassement de la zone située entre le verre et la lunette.
Côté pile, Dugena nous fait une proposition particulièrement cool : une échelle tachymétrique parcourt, sur un ruban blanc, le pourtour du cadran tandis que la partie intérieure, sur un fond gris-bleu très subtil, combine harmonieusement des index appliqués et deux compteurs asymétriques, signature de bien des montres de yachting.
Voir aussi : Les montres de régate : toujours en vogue…
À droite, le compteur signale la zone comprise entre la 5e et la 10e minute, autrement dit les cinq dernières minutes du compte à rebours précédant le départ des régates. À gauche, le compteur non gradué et l’aiguille à double flèche servent seulement de témoin de marche, à l’image des mythiques Aquastar Deepstar (alerte Graal !).
Cousines
Très réussie, la bête nous fait furieusement penser un chronographe plus répandu mais tout aussi beau, le Bulova 666 ft. Et pour cause : on y retrouve le même boîtier dodu, la même lunette souvent délicieusement faded et un brave Valjoux 7733 pour le motoriser.
Au passage, l’exemplaire ci-dessous est juste à tomber :
Encore deux autres de la famille. D’abord cette Lanco, avec un superbe cadran big eyes mais un boîtier chromé (crédit : Ticktage.com).
Et puis cette Oriosa, plus classique, ainsi qu’une Junghans du même acabit :
Autre cousine proche : une obscure ZentRa, aux caractéristiques d’autant plus similaires que l’engin propose un cadran type régate très proche de la Dugena :
Plus proche encore, puisqu’elles font partie de la même famille, voici enfin trois autres chronographes Dugena, dont deux de régate et un qui partage la même rare configuration dans des nuances plus… tropicales :
Comme quoi, quand il y a Dugena, il y a quand même du plaisir…
(Désolé.)
Chronographes 
A reblogué ceci sur copeaurnwatches.
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