Seiko Prospex Diver 300m Hi-Beat SLA025 : le retour de Godzilla

Après avoir réédité la mythique 62MAS en 2017, Seiko s’attaque l’année suivante à un autre monstre sacré de son histoire : la réf. 6159-7001, première montre de plongée Hi-Beat de la marque (et première mondiale…). Commercialisée en édition limitée à 1500 exemplaires, conçue avec un grand souci de fidélité au modèle orignal (fond plat, boîtier monobloc), la réf. SLA025 figure aujourd’hui dans la galerie d’icônes des amateurs de la marque japonaise.

Gros gabarit mais…

Si étonnant que cela puisse paraître, porter une SLA025 ne nécessite pas d’avoir une constitution de pilier de rugby. Certes, avec 44,8 mm de largeur et 15,7 mm d’épaisseur, elle figure dans la catégorie des gros calibres mais sa forme râblée et sa longueur contenue par des cornes courtes la rend plus portable que prévu, et ce n’est pas sa seule qualité.

En effet, la marque n’a pas lésiné sur les moyens pour fêter dignement le cinquantième anniversaire de l’illustre devancière. Mais il faut dire qu’elle le valait bien…

L’originale : l’Automatic Diver 300 m réf. 6159-7001

En lançant la 62MAS, en 1965, Seiko entre déjà de plain-pied dans la cour des fabricants reconnus de montres de plongée et la 6215-7000, sortie en 1967, est reconnue comme la première montre de plongée professionnelle de la marque.

Capable de résister jusqu’à une profondeur de 300 mètres, elle se démarque par un boîtier massif à structure monocoque — comme les Caribbean lancées en 1964 — et le positionnement à quatre heures de sa couronne afin qu’elle soit moins susceptible de gêner les mouvements ou de prendre un choc — qui fait également penser aux Squale. C’est ce modèle qui fonde la dynastie des montres de plongées haut de gamme de la marque, jusqu’aux Prospex contemporaines. Importante, la 6215-7000 est aussi rare car elle n’aura été produite qu’une année.

En 1968, elle est en effet remplacée par la 6159-7001. Très similaire dans son design, cette dernière se démarque visuellement par une lisibilité accrue octroyée par des aiguilles et index plus larges ainsi qu’une lunette modernisée. Elle apporte aussi, et surtout, une innovation mondiale : il s’agit en effet de la première montre de plongée de l’histoire dotée d’u mouvement automatique à haute-fréquence, le calibre 6159A. Particulièrement précis, il était initialement réservé aux montres de la gamme Grand Seiko, le fin du fin de la manufacture.

La SLA025 : une réédition fidèle

Amateur de montres anciennes, j’ai toujours quelques difficultés a priori avec les créations contemporaines. Il y a cependant — et heureusement — des exceptions ! J’en ai évoqué certaines sur ce site, telles que les chronographes Roue, la petite plongeuse Fleux, les ZRC Grands-Fonds ou encore les Laventure Marine et Sous-Marine. En revanche, je ne dénigre pas les rééditions, et moins encore quand elles sont aussi fidèles que, par exemple, les Omega de la Trilogie 57 ou les Breitling Navitimer. La SLA025 fait clairement partie de cette catégorie.

De la couronne à quatre heures aux index et aiguilles dorées, Seiko a en effet respecté les caractéristiques essentielles du modèle d’origine mais ne s’est pas arrêté à des citations ou des interprétations.

Le constructeur s’est attaché à reprendre la structure monobloc du boîtier (d’où le fond plat inamovible, l’accès au mouvement se faisant en retirant la couronne et le verre), le design tellement moderne et l’apparence du bracelet « moule à gaufres » de sa devancière. Seiko est même allé glisser dans cette belle pièce d’acier son mouvement de manufacture Hi-Beat 8L55, un calibre du niveau de la gamme Grand Seiko.

Commercialisée en 2018 à 1500 exemplaires au tarif de 5400 $, la SLA025 a rencontré un vif succès auprès des collectionneurs et amateurs de la marque — lequel a d’ailleurs incité à décliner le modèle dans plusieurs versions réinterprétant, avec plus ou moins de bonheur, le concept original. La SLA025 reste ainsi la seule strictement fidèle aux caractéristiques d’origine. Très recherchée aujourd’hui et plus abordable que l’originale, elle assure un trait d’union assurément réussi entre l’héritage d’une des pièces les plus prestigieuses du patrimoine horloger de Seiko et le savoir-faire éminent que la marque a su maintenir au fil des décennies, en combinant le meilleur de ses deux spécialités : un design ultra efficace et une mécanique haut de gamme.

Références

Monochrome Watches : « Seiko Prospex Diver 300m Hi-Beat SLA025 – The Ultimate Collectible Seiko Dive Watch? », par Brice Goulard, 8 mai 2018.
Hodinkee : « Introducing The Seiko 1968 Automatic Diver’s Re-Creation Limited Edition Ref SLA025 (Live Pics & Pricing) », par James Stacey, 26 mars 2018.
Seikowatches : « Recréation en série limitée de la montre de plongée automatique de 1968 »
Seikowatches : « Seiko’s expertise in diver’s watches is celebrated in the new Prospex collection », 22 mars 2018.
Worn and wound : « Deep Dive: The Evolution of Seiko’s Professional Marinemaster Range », 26 février 2020.
Hairspring Watches. Un bel exemplaire de 6109-7001.
Gnomon Watches : « Revivre l’âge d’or du plongeur professionnel : l’histoire « réduite » de Baby MM », 27 mai 2024.
World Tempus : « La mer et la Seiko SLA025 », par Serge Panczuk, 24 septembre 2018.

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