Les ondes n’ont pas suffi. Hommage à un grand collectionneur et un inspirateur.

Au commencement, il y a eu un compte Flickr sur lequel j’ai passé un temps infini à admirer des trésors. Heuer Carrera et Autavia, Universal Genève Polerouter et Compax, Gallet Flying Officer… Laurent « Noodia » les a toutes eues en main et au poignet avant que la plupart des collectionneurs ne prêtent attention à ces merveilles aujourd’hui réservées à un petit cercle de privilégiés. Des photos splendides qui m’ont fait rêver et qui ne sont pas pour rien dans l’éveil de la « bête » qui sommeillait en moi ni dans la manière dont j’essaye de cultiver mon amour de montres.

Noodia tenait une place à part, parmi les collectionneurs de montres anciennes, pour sa grande sensibilité, son sens esthétique, son érudition. Sans l’avoir jamais rencontré, j’ai échangé à quelques reprises avec lui sur les réseaux sociaux, dont il était un utilisateur assidu, et pu mesurer également sa disponibilité et sa bienveillance. Connaître, reconnaître et apprécier un coup de génie technique, un design remarquable ou l’effet miraculeux que seule l’alchimie des éléments et du temps qui passe peuvent produire, c’est réaliser que l’horlogerie est moins une science qu’un art. Noodia était de ceux qui le sentaient et l’appréciaient mieux que quiconque.

Toutes ces bonnes ondes qu’il avait coutume de distribuer, notamment sur le forum Montres mécaniques, il en a reçu beaucoup ces derniers jours, des quatre coins de la planète horlogère, alors qu’il luttait pour rester parmi nous. Cela n’a pas suffi, malheureusement.

Reste la tristesse. Reste la passion qu’il a partagée et qu’il a fait naître et grandir chez beaucoup d’entre nous. Restent aussi sans doute, ceux qui ont eu la chance de le connaître de près, de fantastiques souvenirs. Tout cela contribuera à le maintenir présent.

Le livre d’or est ouvert ici.

#fightingfistforL