Deep Blue et Sea Sky : Favre-Leuba revient avec la réédition de deux modèles de la grande époque

Récemment reprise par Patrick Hoffmann, la vénérable marque au sablier fait sa rentrée de belle manière à l’occasion des Geneva Watch Days 2024 avec trois références et vingt-deux modèles, dont les rééditions des sublimes Deep Blue et Sea Sky. Miam !

Depuis quelques années, la marque Favre-Leuba met l’année 1737 en exergue sous son nom. Presque tricentenaire, elle est riche d’une longue histoire et de belles réalisations mais a traversé plusieurs décennies bien sombres avant de renaître, tout dernièrement, sous les rennes d’un grand professionnel de l’horlogerie accompagné d’un groupe investisseurs.

Résultat : les amoureux de la marque et de ses modèles vintage peuvent déjà se réjouir de retrouver deux icônes des années 1960 : la plongeuse Deep Blue et le chronographe Sea Sky. Une conférence de presse tenue aujourd’hui dans le cadre des Geneva Watch Days a permis d’en savoir plus.

Deep Blue : êtes-vous Revival ou Renaissance ?

Peu de marques offrent un vrai choix, pour leurs modèles historiques phares, entre une configuration nostalgique, autrement dit une réédition aussi fidèle que possible à l’original, et une configuration moderne, à savoir la réinterprétation contemporaine d’une relique horlogère.

D’une certaine manière, Omega est passé maître dans l’exercice. Quelques autres marques ont suivi, comme Breitling, avec la Navitimer et la Super-Ocean, ou encore ZRC, revenu avec une Grands-Fonds 300 m très contemporaine avant de céder à la pression des amateurs de vintage en lançant une vraie gamme de quasi-rééditions avec les GF38. D’autres tournent autour du pot, comme Eberhard par exemple.

Favre-Leuba adopte une stratégie différente puisque ce sont deux sous-gammes qui sont proposés d’emblée : Revival et Renaissance.

La première paraît très scrupuleusement calquée sur la Deep Blue des sixties, en reprend les dimensions (39 mm) et les couleurs, du cadran gris soleillé aux loooongs index coquille d’œuf. La seconde restitue une interprétation contemporaine des caractéristiques essentielles du modèle d’origine dans un boîtier de 40 mm.

Si la Revival est un brin plus étroite (l’entre-cornes respecte aussi les 19 mm d’origine, contre 20 mm pour la Renaissance), elle est un brin plus épaisse (12,75 mm contre 12,69), la « faute » sans doute à un profil de verre (saphir) plus bombé.

Pour les amateurs de design horloger, les images montrent bien le travail mené sur la carrure générale et sur les détails pour apporter la cure de Jouvence à une montre née il y a soixante ans : utilisation du logo, couleur du lume, traitement de la lunette, forme de la couronne et du bracelet… Vraiment intéressant !

Sur le plan de la mécanique, les deux versions sont étanches à 200 mètres et se partagent un mouvement suisse de la Manufacture La Joux-Perret, cal. G100 (automatique, date, 24 rubis, 28 800 A/h), qui revendique environ 68 heures de réserve de marche.

On notera enfin que la Revival n’est (pour l’instant ?) disponible qu’associée à un bracelet acier à boucle papillon, au tarif net de 2250 €. La Renaissance est proposée, pour sa part, dans trois coloris et, au choix, sur bracelet acier à boucle papillon (2300 € net) ou sur rubber (2200 € net). Le positionnement paraît compétitif par rapport à la concurrence — on songe notamment à la Scafograf 300 commercialisée par Eberhard, qui s’obtient autour de 2700 € (ici par exemple).

Sea Sky : entre ciel et terre

Seconde (bonne) surprise de cette rentrée : Favre-Leuba ajoute également à son catalogue une autre réédition, celle du fabuleux chronographe Sea Sky.

Sorti dans sa toute première version à la toute fin des années 1950 avec un rare et prestigieux cal. Valjoux 71, ce chronographe très sportif présente alors des dimensions hors normes (41 mm de diamètre) pour l’époque et innove avec une lunette mobile qui précède celle de l’Heuer Autavia. Le modèle suivant, en adoptant le cal. Valoux 72, s’assagit un peu, s’aligne sur la norme de l’époque (39 mm de diamètre) mais reste un chronographe viril et polyvalent qui n’a rien à envier à ses concurrents les plus prestigieux.

Ses dernières itérations, dans les années 1970, adoptent d’épais boîtiers rectangulaires et des couleurs vives qui ne resteront pas, dans les mémoires, à la même place que leurs prédécesseurs.

Pour la Sea Sky Revival, les concepteurs se sont référés à la version la plus « classique », à savoir le chronographe 39 mm à cadran « panda » des années 1960, contemporain d’ailleurs de la Deep Blue :

Résultat : une approche peut-être un peu plus hybride que pour la Deep Blue Revival, À 40 mm, le diamètre grossit un peu, les cornes prennent de l’épaisseur et la couronne se tasse. Le cadran s’avère très proche de l’original mais une texture grainée est retenue pour la partie centrale et le rehaut, du moins sur les rendus présentés au public, interrogent sur le profil du verre (saphir toujours). Ça n’a l’air de rien, mais la forme du verre peut changer considérablement la perception du cadran, de l’épaisseur de la montre et des « vibrations » plus ou moins vintage qui s’en dégagent. Il semble bien qu’un profil assez plat et presque affleurant ait été choisi, inscrivant la montre dans une approche plus moderne que l’insert saphir vient d’ailleurs confirmer.

Pour ce chronographe, trois coloris sont au catalogue : noir, marron et un bleu vif qui en jette. Seule la version noire reçoit du lume coquille d’œuf. Ces différentes versions sont proposées avec un épais bracelet en cuir à boucle ardillon signée.

Côté technique, le boîtier et le verre saphir concourent à assurer l’étanchéité à 100 mètres. Le fond transparent laissera, quant à lui, admirer un autre mouvement La Joux-Perret, le cal. L112 (tricompax sans quantième à roue à colonne, automatique, 26 rubis, 28800 A/h) affichant une autonomie d’environ 60 heures. L’engin arrivera sur bracelet cuir exclusivement, au tarif net de 3950 €. Ne trouvant pas d’équivalent a priori dans cette gamme de prix — une Breitling Navitimer, par exemple, va taper bien plus haut, les Tudor Black Bay Chrono sont également au-dessus et les chronographes Nivada Grenchen, si sympathiques soient-ils, n’appartiennent pas au même segment — c’est, là encore, une opportunité intéressante d’acquérir un très beau chronographe à un tarif encore atteignable.

Conclusion

Favre-Leuba propose ses modèles en précommande dès à présent sur le site officiel et donne rendez-vous en janvier 2025 pour les premières livraisons. Gageons que nous aurons, entretemps, des nouvelles régulières de cette excitante aventure horlogère…

On a beau se plaindre, la rentrée ne se résume pas à ces moments moroses où l’on quitte les plages ensoleillées pour la grisaille des villes, troque les apéros-barbecue gourmands contre les salades en boîte et prend conscience avec dépit que les jours raccourcissent furieusement. C’est aussi une période de retrouvailles (avec les amis, les camarades de classe, les collègues…) et de nouveautés (dans les librairies, le dressing, la trousse d’écolier). En 2024, la rentrée restera donc marquée par le retour sur le devant de la scène d’une marque de montres à laquelle beaucoup d’entre nous sont attachés, avec des créations intéressantes et un potentiel qui ne l’est pas moins… retrouvailles et nouveautés !


Références

  • Favre-leuba.com. Site officiel sur lequel vous trouverez les gammes Deep Blue et Sea Sky, mais aussi Chief, des modèles de moindre intérêt (du moins à notre goût).
  • Crédits photos : Shucktheoyster et ses fabuleux exemplaires de Favre-Leuba visibles ici et encore à vendre pour certains.

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