Au pays du vintage, des cadrans patinés et des verres acrylique, que vient faire une montre du début des années 2000 ? Intruse, l’Omega Railmaster Co-Axial ? Pas tant que ça…
Un lien avec une iconique devancière
Mille neuf cent cinquante-sept. Peut-être l’année la plus importante dans l’histoire d’Omega. La manufacture de Bienne lance en effet, coup sur coup, trois gammes essentielles : la Seamaster 300 (réf. CK 2913) pour les aventuriers, la Speedmaster (réf. CK 2915) pour les sportifs et la Railmaster (CK 2914) pour les ingénieurs.
Cette dernière, grâce à un boîtier spécifique, est conçue pour résister aux champs magnétiques élevés, à l’image des Rolex Milgauss et autres IWC Ingénieur. Cette problématique devient de plus en plus sensible dans les années 1950 à mesure que se développe l’électronique dans les domaines scientifiques et industriels. Mais alors, pourquoi donc avoir choisi l’appellation Railmaster ? Omega décide — déjà — de puiser dans son propre patrimoine historique pour en exhumer sa gamme de montres de poche certifiées pour leur précision, spécifiquement destinées aux chefs de gare…
Produite de 1957 jusqu’en 1963, elle connaît quelques évolutions mineures, jusqu’à adopter la nouvelle norme de référencement (ST 135.004) et les aiguilles chandelle des dernières Seamaster 300 de la première génération (ST 165.014).
Avec son vaste cadran à index dents de requin et sa grande rareté, la Railmaster, mal aimée dans sa jeunesse, est devenue un Graal pour de nombreux collectionneurs, a fortiori gravée de la PAF (Pakistani Air Force). Ce n’est que justice pour cette rare beauté.
Quarante ans plus tard…
La maison Omega, toujours soucieuse de valoriser son patrimoine, réinvente la Railmaster quarante ans après l’arrêt de la production de sa devancière. La version présentée à la Foire de Bâle en 2003, dénommée Railmaster Co-Axial Chronometer, est déclinée en plusieurs tailles, jusqu’à former une véritable gamme.
Gamme initiale | Modèles complémentaires | |||
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Réf. 2502.52.00 41 mm Cal. 2403 Chronomètre à remontage automatique |
Réf. 2503.52.00 39,2 mm Cal. 2403 Chronomètre à remontage automatique |
Réf. 2512.52.00 42,2 mm Cal. 3205 Chronomètre à remontage automatique, chronographe |
Réf. 2504.52.00 36,2 mm Cal. 2403 Chronomètre à remontage automatique |
Réf. 2108.52.00 49,2 mm Cal. 2201 Petite seconde, remontage manuel |
Étanche à 150 mètres, le boîtier en acier Staybrite ne possède pas les caractéristiques antimagnétiques de la devancière mais son design est nourri de références au patrimoine stylistique de la marque. Les cornes lyres ainsi que le jeu des polis et des brossés et la couronne vissée ne laissent aucun doute sur les gènes de la Railmaster.
Le verre saphir, traité anti-reflet, est légèrement bombé et laisse pleinement admirer le cadran peint reprenant la forme triangulaire des index inaugurée sur les premières Railmaster, Seamaster et Ranchero. Extrêmement lumineux, le cadran est parcouru par des aiguilles polies et lumineuses (dauphine pour les heures, broad-arrow pour les minutes et goutte pour les secondes) qui, elles aussi, font référence aux modèles antérieurs.
Hormis sur la version XXL, équipée d’un calibre Omega 2201 (mouvement Unitas modifié à remontage manuel), et le chronographe (calibre 3205), la Railmaster Chronometer est animée par le calibre Omega 2403, une superbe pièce d’horlogerie dont le fond transparent permet d’ailleurs d’admirer la finition rhodiée aux côtes de Genève. Ce mouvement automatique présente la particularité de disposer d’un échappement co-axial.
L’échappement co-axial
Inspiré des échappements à détente des chronomètres de marine, l’échappement co-axial a été inventé par un horloger anglais : George Daniels. Présentée au public en 1999, l’invention fut vendue au groupe Swatch, qui l’exploite depuis industriellement pour Omega. L’inventeur avait, auparavant, fait le tour des manufactures en vain… Aujourd’hui, ce dispositif équipe de plus en plus de mouvements Omega, qui en fait une marque de fabrique.
L’efficience et la précision de ce mouvement ne sont plus aujourd’hui à démontrer. Non content de se l’approprier, Omega a fait fructifier le brevet sur de nombreux modèles depuis 1999.
Un design puisé au meilleur de ce que la marque a produit ces dernières décennies, une mécanique qui marque une étape dans l’histoire de l’horlogerie :voilà pourquoi l’Omega Railmaster Co-Axial Chronometer, s’annonçant comme un futur classique, méritait, malgré son jeune âge, un peu de place sur ce blog…
Références
- Wound for Life. [En] Article très complet sur l’Omega Railmaster CK 2914.
- The Watchology. [En] Un article sur la Railmaster Co-Axial qui reprend un peu d’historique.
- Forum MDP. [Fr] Revue du modèle 39,2 mm.
- Omegawatches.com. [En] Quelques informations officielles sur les références 2503.52.00, 2802.52.37 et 2812.52.37.
- Journal de la haute horlogerie, « Le mouvement Co-Axial, la seconde nature d’Omega », 29 avril 2013. [Fr]
Merci Fred de cette revue, je vois que cette montre est en de bonnes mains !
manu.
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Hahaha 🙂 En effet, elle a atterri chez un fan…
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belle revue pour une montre en devenir (surtt en 36)
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Bien d’accord… Une esthétique qui va à l’essentiel tout en ayant une forte identité, un mouvement de grande qualité : ce modèle est un futur classique.
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